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De la prison à la chambre

Essai sur les frontières humaines
Essai

« Qui serait assez insensé pour mourir sans avoir fait au moins le tour de sa prison ? » dit Zénon dans L’œuvre au noir de Marguerite Yourcenar. Prendre la mesure du monde ou se heurter à sa démesure, connaître ses propres limites ou les nier… Qu’elles soient physiques ou existentielles, les frontières façonnent notre identité et aiguisent notre conscience.Philippe Mottet a les yeux bien ouverts et fait le tour de la question. Pour avoir beaucoup pratiqué Montaigne, il sait que la lecture érige des passerelles – relire, c’est relier – , alors que le salutaire recours à l’écriture établit des filiations spirituelles – créer, c’est régénérer. Dans la chambre claire de la page blanche, entouré de maîtres anciens et modernes (Homère, Giono, Vadeboncoeur, Miron, Auster), toujours avec l’intelligence des sens et du cœur, l’essayiste chemine par détours. Il explore et s’insurge, prend du recul et sourit, résiste, s’engage et revendique le rôle de passeur d’héritage, biologique et spirituel aussi bien que culturel et artistique. L’essai de Philippe Mottet est un acte de foi en l’aventure humaine. Entre transcendance et fondation, telle une langue de feu, du vivant palpite en cette chambre.

Je trouve ici un lieu où exister, moi le bâtard de la culture occidentale, parce que, en tout instant de ma vie, barbare et cultivé à la fois, je me sens écartelé. Ici seulement, dans cette chambre de l’écriture, il m’est permis d’être tout entier moi-même, fidèle à mes dimensions et à mes frontières, ni plus ni moins.

2008 | 156 pages | ISBN: 978-2-89502-271-8
20 $
2011 | livre numérique PDF | 156 pages | ISBN: 978-2-89502-658-7
14.99 $

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